Description
L'évaluation des incidences (VIncA) prévoit des mesures préventives et des procédures progressives pour évaluer les effets négatifs possibles que certains plans, programmes, projets, interventions ou activités (P/P/P/I/A), non directement liés ou nécessaires à la gestion d'un site Natura 2000, peuvent avoir sur celui-ci. L'évaluation des incidences est donc une procédure à caractère préventif à laquelle tout P/P/P/I/A susceptible d'avoir des effets significatifs sur un site Natura 2000 doit être soumis, individuellement ou conjointement avec d'autres plans et projets et en tenant compte des objectifs de conservation du site. Cette procédure a fait l'objet d'une récente révision réglementaire, suite à une procédure engagée par l'Union européenne contre l'État italien pour mauvaise application de certaines dispositions de la directive "Habitats". Cette nouvelle procédure - en vigueur depuis le 13 octobre 2023 - applique les lignes directrices nationales, mises en œuvre par la province autonome de Trente en 2022, avec les dispositions réglementaires pertinentes.
L'évaluation des incidences est une procédure introduite par la directive européenne 92/43/CEE "Habitats", ensuite transposée au niveau national et également au niveau provincial, dans le but de sauvegarder l'intégrité des sites du réseau Natura 2000.
L'évaluation des incidences est un outil préventif, basé sur le principe de précaution, qui identifie, à travers l'analyse des incidences directes (sur les habitats et les espèces végétales et animales d'intérêt communautaire) et indirectes (fragmentation des écosystèmes des corridors écologiques), les principaux effets découlant des interventions, des activités, des plans ou des projets.
La nécessité d'introduire ce type d'évaluation découle des particularités du réseau Natura 2000, au sein duquel chaque site individuel apporte une contribution qualitative et quantitative en termes d'habitats et d'espèces à protéger au niveau européen, afin de garantir le maintien ou, si nécessaire, la restauration de ces habitats et espèces dans un état de conservation satisfaisant.
Sont soumis à la procédure
- tous les plans et programmes ayant un contenu prévisionnel territorial ou sectoriel (seuls ceux directement liés à la gestion du site sont exclus)
- tous les projets, interventions et activités susceptibles d'avoir un impact significatif.
L'évaluation de l'importance doit tout d'abord tenir compte des particularités (espèces et habitats présents) et des objectifs et mesures de conservation spécifiques du site concerné par l'intervention, mais aussi prendre en considération la fonctionnalité écologique du réseau dans son ensemble.
La procédure doit également être appliquée aux projets situés en dehors des sites, si les interventions peuvent avoir des impacts significatifs à l'intérieur de ceux-ci.
Les effets conjoints doivent également être dûment pris en compte : de petits impacts individuels peuvent produire un impact significatif de manière cumulative.
La nouvelle procédure
Suite à la procédure EU Pilot 6730/14/ENVI engagée contre l'État italien concernant l'application incorrecte de certaines dispositions de la directive Habitats, les "Lignes directrices nationales pour l'évaluation des incidences (VIncA)" ont été approuvées par un accord du 28 novembre 2019 entre le gouvernement, les régions et les provinces autonomes de Trente et de Bolzano.
L'Entente susmentionnée prévoit que les Régions et les Provinces autonomes de Trente et de Bolzano prévoient la transposition uniforme des lignes directrices, en tenant compte de la possibilité d'harmonisation avec les différentes procédures de compétence régionale/provinciale et de simplification, tout en respectant les spécificités territoriales. La loi provinciale n° 6/2022 a donc modifié l'article 39 de la loi provinciale n° 11/2007 afin de transposer les lignes directrices nationales, et le décret présidentiel n° 14-90/Leg du 1er août 2023 et ses modifications ultérieures, modifiant le décret présidentiel n° 50-157/Leg de 2008, a introduit les réglementations correspondantes.
Le nouveau règlement (en vigueur à partir du 13 octobre 2023) repose sur deux éléments principaux : il est supposé qu'il n'y a pas d'interventions à faible impact et donc libres ou exclues de l'évaluation ; la charge de produire les éléments pour l'examen de l'impact est transférée du demandeur à l'administration publique, en particulier au service du développement durable et des zones protégées.
En particulier, les principales innovations concernent
- l'abrogation de la résolution n° 1660 du Conseil provincial du 3 août 2012, puisque les lignes directrices nationales ne permettent pas de listes d'interventions gratuites et donc la possibilité de "réduire" les autorisations pour les interventions de faible impact. Toutes doivent faire l'objet d'une évaluation spécifique ;
- la vérification préalable de l'impact (ancien article 16) est remplacée par la "vérification de l'impact", concernant l'existence ou l'absence de l'exigence d'un impact significatif. La "vérification préliminaire" est également étendue aux plans et programmes (P/P), ainsi qu'aux projets, interventions et activités (P/I/A) affectant les sites du réseau Natura 2000. Elle représente un premier niveau d'analyse, à considérer en dehors de la procédure VIncA, qui doit aboutir à un résultat sans équivoque (positif ou négatif).
Il y a donc des simplifications pour l'utilisateur, qui ne doit plus soumettre une étude d'impact, mais seulement remplir le "format de sélection" en joignant la documentation P/P ou P/I/A. De plus, le "screening format" ne doit pas nécessairement être rempli par un freelance qualifié.
Plus d'informations sur la page spécifique du screening d'incidence; - la possibilité de définir, par le Conseil provincial, les "conditions obligatoires" (C.O.), sur la base des caractéristiques biogéographiques et spécifiques des sites du réseau Natura 2000, à comprendre comme des prescriptions standard avec la valeur d'indications visant à maintenir le P/P et le P/I/A en dessous du niveau d'importance de l'impact
- l'introduction de la procédure de "vérification par correspondance" pour certains types de projets ou d'activités, sous réserve de ce que l'on appelle la "préévaluation" (en tant que procédure simplifiée de "screening" des incidences). L'article 39, paragraphe 4, lettre c) de la lp 11/2007 introduit également la possibilité que l'avis pour ces vérifications soit émis par le sujet compétent pour la délivrance du titre d'autorisation ou de l'acte d'assentiment, quelle que soit sa dénomination, pour certains types de P/I/A énumérés à l'annexe 1 du règlement (comme prévu par l'art. 16 bis, paragraphes 5 et 6 du règlement).
Plus d'informations sur la page spécifique de l'analyse d'impact; - la possibilité de définir, par le Conseil provincial, ce que l'on appelle la "prévalence technique" du P/I/A, en se référant à des sites spécifiques ou à des catégories homogènes de sites ou de zones, qui ne présentent pas d'impacts significatifs sur les mêmes sites ou zones.
Une méthodologie à trois niveaux
La méthodologie de réalisation de l'étude d'impact représente un processus d'analyse et d'évaluation étape par étape qui comprend trois phases principales :
Niveau I : Examen des incidences
Il s'agit d'identifier les incidences potentielles d'un plan ou d'un projet sur un site Natura 2000 ou sur plusieurs sites, seul ou en combinaison avec d'autres plans ou projets, et de déterminer le degré d'importance possible de ces incidences. Par conséquent, à ce stade, il faut d'abord déterminer si le plan ou le projet est directement lié ou nécessaire à la gestion du ou des sites et, ensuite, s'il est susceptible d'avoir un effet significatif sur le ou les sites. Plus d'informations sur la page spécifique consacrée à l'examen des incidences.
Niveau II : Évaluation appropriée des incidences
Identification du niveau d'impact du plan ou du projet sur l'intégrité du ou des sites, soit individuellement, soit en combinaison avec d'autres plans ou projets, en tenant compte de la structure et de la fonction du ou des sites et de ses objectifs de conservation.
En cas d'incidences négatives, des mesures d'atténuation appropriées sont définies afin d'éliminer ou de limiter ces incidences en deçà d'un niveau significatif.
Niveau III : Possibilité de déroger à la procédure d'évaluation des incidences sous certaines conditions.
Malgré une évaluation négative, il peut être proposé de ne pas rejeter un plan ou un projet, mais de l'examiner plus avant. Les dérogations sont autorisées sous certaines conditions, notamment l'absence de solutions alternatives, l'existence de raisons impératives d'intérêt public majeur (IROPI) pour la réalisation du projet et l'identification des mesures compensatoires appropriées à prendre.
Contraintes
Des sanctions administratives sont prévues pour toute personne effectuant des travaux et des interventions sans avoir obtenu l'évaluation préalable de l'impact sur l'environnement ou en violation des prescriptions émises pour l'évaluation de l'impact sur l'environnement(voir l'article 112 de la loi provinciale 11/2007).