Description
Fondé sur l'accord entre les partis majoritaires de Bolzano, le Südtiroler Volkspartei, et de Trente, la Démocratie Chrétienne, l'équilibre de la politique régionale s'est rompu dans les années 1950. L'objet du conflit est le transfert des compétences de l'autorité régionale à la province de Bolzano : alors que le groupe germanophone réclame une plus grande autonomie, le président de la région, Tullio Odorizzi, interprète le statut de manière plus rigide, en continuant à lui donner un rôle prééminent.
C'est en 1956 que l'UDC décida de quitter le gouvernement régional dans le cadre d'une controverse avec Trente. Des causes internes, ainsi que d'importants développements dans le contexte international, rouvrirent ainsi la "question du Tyrol du Sud" : la dénonciation du non-respect de l'accord De Gasperi-Gruber fut symbolisée par le slogan "Los von Trient", lancé par l'"edelweiss" nouvellement élu Silvius Magnago lors de la grande manifestation de Castelfirmiano en novembre 1957. Entre-temps, la République autrichienne, redevenue indépendante en 1955 après l'occupation alliée, a tenté de rouvrir la question de la frontière en s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies à deux reprises (1960 et 1961).
Un autre protagoniste a également fait son apparition dans la politique régionale : le terrorisme. Déjà actif à la fin des années 1950 avec des attentats symboliques contre des monuments et des structures considérés comme l'expression de la "domination italienne", il culmine dans la nuit du 11 au 12 juin 1961 avec la série d'explosions qui est entrée dans l'histoire sous le nom de "Nuit des incendies". De nombreuses mines ont fait sauter des pylônes à haute tension, laissant Bolzano dans l'obscurité et entraînant une perte de production industrielle de plusieurs milliards de lires. Le protagoniste de cette action est le BAS, Befreiungsausschuss Südtirol (Front de libération du Tyrol du Sud), une organisation qui regroupe des séparatistes sud-tyroliens et autrichiens.
La réaction du gouvernement italien ne se fait pas attendre : d'une part, il procède à la militarisation du territoire du Tyrol du Sud et à l'arrestation de la plupart des membres du BAS, d'autre part, il trouve une formule pour tenter de résoudre politiquement la "question du Tyrol du Sud". C'est ainsi qu'est créée la "Commission d'étude sur les problèmes du Tyrol du Sud", également connue sous le nom de "Commission des 19", composée de représentants de l'État, de la région et du groupe germanophone. Cet organe achèvera ses travaux en 1964.
Alors que la "question sud-tyrolienne" se poursuit avec des dissensions et des raccommodements difficiles entre Rome, Bolzano et Vienne, l'hypothèse d'une révision du statut d'autonomie en faveur des provinces pose un point d'interrogation sur le sort de l'autonomie dans le Trentin. La "question du Trentin" sera résolue favorablement avec la reconnaissance de la parité entre Trente et Bolzano, grâce aussi à la présence précieuse et ponctuelle de la délégation parlementaire du Trentin.